COURS 6 : L'ART, LES SCIENCES ET LES TECHNOLOGIES (TERMINALE SPE)
L'ART, LES SCIENCES ET LES TECHNOLOGIES
La collaboration entre scientifiques et artistes ne date pas d'aujourd'hui. Dès le quattrocento, sciences et art sont étroitement liés. Les artistes se fabriquent eux même leurs couleurs, et sont initiés à la technique de la fresque qui demande une bonne connaissance des matériaux et des pigments ainsi que de leur réaction, il faut donc avoir des notions de chimie, on commence à comprendre la perception de l’œil et on s' intéresse à la perspective, donc à la géométrie, et les peintures étant liées au bâtit il faut avoir des notions d'architecture. Durant la Renaissance il n'est pas rare que les artistes soient à la fois mathématicien, scientifique, peintre, architecte.
Voici quelques grands noms d'artistes, scientifiques célèbres :
►Raphaël(1483-1520) est peintre et architecte italien de la Haute Renaissance, on lui confie en 1509 la décoration du palais du Vatican (Il travaillera à la fois sur cet énorme chantier et exécutera des commandes de portraits aux traits délicats) puis en 1513 le chantier de la basilique Saint Pierre où il s'occupera de réaliser les plans et dirigera les équipes chargées de la construction, cependant il ne verra jamais son projet réalisé en mourant précocement. En 1520 il est emporté par la Malaria, ses nombreux dessins et carnets de croquis témoignent des recherches incessantes qu'il effectuait pour trouver la perfection.
Fresques "Chambres" de Raphaël 1508 Palais du Vatican
Autoportrait 1506 huile sur bois 47.5x33 cm Galerie de Offices Florence
« Quand Raphaël mourut, la peinture disparut avec lui. Quand il ferma les yeux, elle devint aveugle. » Giorgio Vasari.
Etude de la mise au tombeau Raphael 1507
► Michel-Ange (1475 1564) Italie
Il est peintre, sculpteur, architecte, poète et urbaniste florentin de la Haute-Renaissance. Il pratique l'étude de l'anatomie, collabore avec un médecin pour faire l'illustration d'un traité d'anatomie, il procède à des allongements du corps et des distorsions pour atteindre une plus grande expressivité.
Dessin du traité d'anatomie de Michel Ange. Plume.
Michel-Ange "Pietà" 1499 marbre 174x195 Le Vatican
Contrairement à d'autres Pietà, Michel-Ange donne plus d'importance à la beauté de la Vierge qu'à sa douleur. Le Christ est représenté selon son âge et semble plus vieux que sa mère. Michel-Ange aurait expliqué « Ne sais-tu pas que les femmes chastes se conservent beaucoup plus fraîches que celles qui ne le sont pas ? Combien plus par conséquent une vierge, dans laquelle jamais n'a pris place le moindre désir immodeste qui ait troublé son corps ... ».
Il est considéré comme un des génies du cinquecento, il s'inspire des anciens, il s'intéresse au volume, à la musculature, à la forme massive des corps, il emprunte des idées aux artistes du quattrocento, à la beauté des corps, à leur puissance, il innove en mélangeant des couleurs vives, claires, il mêle décor et corps, sa vision de sculpteur se retrouve dans sa peinture. On le voit bien dans la fresque de la chapelle Sixtine qui témoigne d'une grande maîtrise technique. Il y a travaillé seul sur un échafaudage.
Fresque Plafond de la Chapelle Sixtine à Rome Vatican 1508 1512
Au départ Michel-Ange travaille avec 6 aides, mais il est déçu et ne garde qu'un apprenti qui lui fait ses couleurs et un maçon qui lui prépare les enduits.
Détail de la fresque "la création d'Adam"
Détail de la fresque "la sibylle libyque" (sibylle : prophétesse)
On retrouve les corps massifs qui rappellent ceux des sculptures, les torsions, et la musculature imposante, ainsi que le lien étroit entre image et architecture, il y a des trompe-l' œil.
Michel-Ange études pour la Sibylle libyenne 1510-11
Muscles de la jambe gauche, vus de face, et les os et muscles de la jambe droite, vus de profil et rotule. Dessin de Michel-Ange 1515 1520
On dit que Michel-Ange disséqua son premier cadavre à Florence vers 1495 afin de rendre crédibles les muscles du Christ mourant dont il devait sculpter le crucifix. Son dessin est fait de contours et de hachures en diagonale pour souligner le volume. On comprend alors le regard scientifique qu'il pose sur le corps et ses muscles.
La Basilique Saint Pierre eut plusieurs architectes dont Raphaël et Michel-Ange. Ce dernier fût l'auteur des bâtiments tels qu'ils sont aujourd'hui. il reprit le chantier en pleine construction succédant aux autres architectes. Il mis un point d'honneur à inclure les projets de ses prédécesseurs dans une vision d'ensemble. Il est l'auteur du choeur dominé par l'immense dôme
Le dôme s'élève à 136 mètres, il est le second dôme le plus haut du monde. Il est constitué de deux coques, celle à l'extérieur est en pierre. Michel-Ange meurt en 1569 avant que le dôme ne soit finit, il sera confié à deux autres architectes Giacomo della Porta et Domenico Fontana qui achevèrent la construction en 1590. Michel-Ange avait laissé des plans et un grand modèle en bois. Les deux architectes procédèrent à quelques modifications qui ne dénaturaient pas le projet.
Vue du dôme partie intérieure
Etude de Michel-Ange pour le Dôme de Saint Pierre
Dôme à double coque vu d'une galerie de's musées du Vatican. ► LEONARD DE VINCI 1452 1519
Peintre, homme d'esprit, scientifique, ingénieur, inventeur, anatomiste, sculpteur, architecte, urbaniste, botaniste, musicien, poète, philosophe et écrivain italien, peut-on trouver homme plus complet ?
Il a laissé derrière lui des carnets, notes, dessins, documents scientifiques, et de nombreuses idées qui témoignent de son avance sur son temps comme des prototypes d'avion, d'hélicoptère, de sous-marin, d'automobile. Très peu de projets sont réalisés de son vivant.
Ses peintures sont peu nombreuses, à peine 16, cela est dû à ses expérimentations de nouvelles techniques qui n'ont pu être conservées.
Il s'occupe de l'étude pour le dôme de la cathédrale de Milan, réfléchit à des projets techniques et militaires.
En 1500, il est employé comme architecte et ingénieur militaire par la ville de Venise pour élaborer des méthodes pour défendre la ville d'attaques navales turques, il invente ainsi le scaphandre à casque . Mais il n'y eu jamais d'attaque et l'invention ne fut jamais utilisée.
Scaphandre de Leonard de Vinci Dessin.
Dessin d'arbalète géante Léonard de Vinci 1488 1489
Manuscrit d’une machine volante (1488)
Manuscrit de L. de Vinci sur l’étude du vol des oiseaux
Il étudie l'anatomie, le vol des oiseaux, la lumière, l'optique, l'hydrologie, tout l'intéresse.
En observant le vol des oiseaux, Léonard de Vinci cherchait à percer les lois physiques qui leur permettent de voler. Il a ainsi décortiqué les notions de portance et de traînée : – la portance est la force qui permet de contrecarrer le poids pour la sustentation : elle est créée par la différence de pression entre le dessus et le dessous d’une aile, – la traînée est la force de résistance à la pénétration dans l’air lorsqu’un corps est en mouvement. La traînée doit être compensée par la propulsion. Ainsi, il comprend que le battement d’aile de haut en bas ne contribue pas à la portance mais à la propulsion. Il avait compris que ces deux forces étaient fonction de la surface de l’objet (donc de sa forme) et de la vitesse de circulation de l’air autour de lui (en fait c’est même de la vitesse d’air au carré). Bien que les machines qu’il avait pensées n’aient jamais pu “décoller” faute d’une propulsion suffisante, les bases des principes physiques de l’aéronautique sont posées
En 1515 le nouveau roi de France François 1er devient son mécène et l'installe au château du Clos Lucé et il devient le 1er peintre, 1er ingénieur et 1er architecte du roi. De Vinci travaille comme ingénieur, architecte et metteur en scène, il organise des fêtes pour la Cour, il réalise pour la Reine la construction d'une nouvelle maison sur les fondations d'un château médiéval existant, intégrant le détournement d'une rivière. Les travaux sont commencés mais resteront inachevés à cause de la Peste et sans doute de la mort de Léonard.
Il eu l'autorisation de disséquer des cadavres humains à l'hôpital Santa Maria Nuova à Florence et dirigea plusieurs autopsies. Il écrivit un traité d'anatomie. Il a collaboré dans ses recherches avec le médecin Marcantonio della Torre. Il a dessiné des squelettes, muscles, tendons, organes, et fit l'un des premiers dessins scientifiques d'un fœtus dans l'utérus.
Etude de Leonard de Vinci sur l'embryon humain 1510 1513
Planches d'anatomie réalisées par Léonard de Vinci
Planches d'anatomie réalisées par Léonard de Vinci
Léonard de Vinci, Utérus de vache gravide, vers 1508, plume et encre sur traces de pierre noire, 19,2 × 14,2 cm
►JOAN FONTCUBERTA 1955 ESPAGNE
Aujourd'hui encore, nous avons des artistes polyvalents. Joan Fontcuberta est photographe plasticien. Diplômé en sciences de l'information, il maîtrise parfaitement les codes des médias. Ayant grandi sous le régime de Franco, dictateur en Espagne, il a vite compris qu'on pouvait utiliser les images dans le but de mettre en place un système de persuasion et d'illusion. La photographie fait autorité. Les informations officielles étaient falsifiées, truquées et c'est cette expérience qui va le pousser à interroger les possibilités de l'image.
"La photographie peut avoir des vies différentes en fonction de l'endroit où on la montre : elle n'a pas le même sens, ni le même effet, dans un contexte religieux, journalistique, scientifique. C'est cela que je veux faire apparaître, pour mettre fin à la mystification." Joan Fontcuberta.
L'artiste exploite donc le pouvoir de conditionnement de la photographie pour tromper le spectateur et développe comme il le dit "une pédagogie du soupçon" c'est à dire qu'il instille le doute pour provoquer une réaction, une interrogation.
"Mon travail est comme un virus que j'inocule pour générer des anticorps..." Joan Fontcuberta.
Ses images fictives prises au premier degré ont généré un débat sur la rigueur de la recherche scientifique. Par exemple, en 2007, une émission a repris sur une heure de grande écoute l'histoire du cosmonaute russe perdu dans l'espace sans avoir vérifié l'information. Et les téléspectateurs ont appelé l'ambassade russe pour protester, lequel s'est manifesté.
Joan Fontcuberta "Spoutnik" Ivan et Kloka effectuant leur sortie historique hors de la capsule 1968 tirage gélatino argentique.
Joan Fontcuberta "Spoutnik : portrait officiel du cosmonaute Ivàn Istochnikov" 1968
Avec "Spoutnik" Fontcuberta raconte l’histoire d'un cosmonaute soviétique Ivàn Istochnikov disparu dans l’espace en 1968, les autorités s'en étant débarrassé. Une photographie montre son portrait 'on y reconnait Joan Fontcuberta lui-même jouant le rôle), une autre le montre avec plusieurs personnes, avec à côté la même image avec le cosmonaute effacé. Un journaliste américain s’intéresse à l’histoire, fait des recherches et le réhabilite, ce qui est le thème de l'exposition. Cette histoire inventée de toute pièce par l'artiste a été prise au sérieux par la chaîne TV espagnole.
Joan Fontcuberta "spoutnik - L'odyssée du Soyouz II 2000" estampes barytées 9x14
Dans sa série "FAUNA" de 1989 il mêle faux documents, animaux empaillés, installations et publications, et crée un lien très étroit entre sciences et art : là encore il raconte une histoire.: celle du professeur Ameisenhaufen, zoologiste, spécialisé dans les espèces disparues. Fontcuberta, et le père Formiguera auraient écrit la (fausse) biographie de ce chercheur. L'artiste gagne la confiance du spectateur en utilisant les codes de la science et des musées traditionnels (cartels, vitrines, ossements...) et en créant des installations qui semblent authentiques.
L'exposition commence avec le texte ci-après :
Au cours des vacances d'été 1980, dans une lugubre demeure transformée en bed and breakfast de la côte escarpée de Cap Wrath, au nord de l'Écosse, mon ami Pere Formiguera et moi fîmes la découverte d'étranges archives. C'était au cours d'un après-midi déprimant, je m'en souviens ; une pluie torrentielle nous empêchait de sortir et, je ne sais plus pour quelle raison, nous descendîmes dans la cave.La vue de ce réduit humide et malodorant éveilla notre curiosité, avides de trésors oubliés. Sur des étagères voilées de toiles d'araignées étaient empilés des cahiers et des feuillets couverts d'annotations en allemand, des plaques photographiques et des contacts déjà jaunis, des instruments de dissection et des flacons de formol ; éparpillés sur le sol, quelques animaux empaillés qui donnaient la chair de poule. es deux jours suivants, quoiqu'il fît un soleil splendide (un cadeau du Ciel dans ces régions), nous n'abandonnâmes pas cet antre, véritable caverne d'Ali Baba des sciences naturelles, émerveillés par le contenu des photographies et attelés à déchiffrer des textes énigmatiques.
C'est ainsi que nous arrivâmes à la conclusion que leur auteur était un zoologiste de l'école néodarwiniste qui s'était plongé, durant trente ou quarante ans, dans de précoces études tératologiques. Son nom était Peter Ameisenhaufen (...).
Joan FONTCUBERTA,
Fauna, LE BESTIAIRE INCROYABLE DU PROFESSEUR AMEISENHAUFEN
Joan Fontcuberta "archives Ameisenhaufern en 1980" série Fauna.
le chasseur et le guide d safari Wilhelm Ameisenhaufen, père du professeur vers 1900 série Fauna
" Solenglypha Polipodida 1941" série Fauna
documents exposés lors de l'exposition. La première exposition eut lieu au museum Folkwang d'Essen en 1987
Installation de la série Fauna Macba Barcelone 2000
Joan Fontcuberta "Le professeur Ameisenhaufen examine la main du Centaurus Neanderthalensis" série Fauna
Joan Fontcuberta "aerofants 1941" photographie argentique 13.3x10.4 1987
Les photographies sont truquées à la main, en laboratoire sous l'agrandisseur, en argentique et interroge le spectateur sur son rapport à la photographie et le rôle de cette dernière : l'image est-elle une preuve de la véracité des faits ?
Evidemment, il y a beaucoup d'humour et de malice dans le travail de Joan Fontcuberta, il nous met gentiment en garde sur ces images trompeuses qui nous entoure.
►HUBERT DUPRAT né en 1957 FRANCE
Hubert Duprat associe connaissances scientifiques et arts. Il collabore avec des larves de Trichoptères qui se bâtissent un fourreau de protection avec les matériaux du milieu dans lequel elles vivent (gravier, brindilles, feuilles...).
Il crée un dispositif dans lequel il va placer ces larves en présence de feuille d'or, de perles et pierres précieuses. les larves commencent ainsi leur travail et deviennent orfèvres. L'artiste s'intéresse à l'archéologie, l'histoire, l'optique, les sciences naturelles . L'insecte devient artisan, l'œuvre est faite de manière hasardeuse selon le bon vouloir de l'insecte. Puis, lorsque la larve se transforme, elle abandonne le fourreau, qui devient sculpture.
La nature et l'artifice s'entrechoquent, l'insecte fait son œuvre, Duprat crée les conditions idéales pour que la larve puisse vivre au détail près qu'il lui change ses matériaux. Le dispositif est autant exposé que le résultat. Le spectateur peut observer le travail des larves dans un aquarium accroché au mur.
Trichoptères, 1980-2015, Hubert Duprat
Tube de trichoptère, 1980-2015, Hubert Duprat
Tube de trichoptère, 1980-2015, Hubert Duprat
trichoptère, 1980-2015, Hubert Duprat
Trichoptère, 1980-2015, Hubert Duprat
►The Next Rembrandt
En 2016, l'université de Technologie de Delft au Pays-Bas, associée à Microsoft, dévoile un nouveau projet collaboratif entre historiens d'art, développeurs et data-analystes, réalisé grâce à l'intelligence artificielle : la création d'une nouvelle toile de Rembrandt bien après sa mort (rappelons que Rembrandt est mort en 1669 (17e siècle). Un algorithme est créé pour apprendre toute l'œuvre du peintre, comprendre sa technique, sa manière de peindre le clair-obscur. La machine a scanné en très haute définition plus de 160 000 fragments de 346 toiles de Rembrandt.
The next Rembrandt imprimante 3D avec 13 couches pour donner un effet de texture au tableau.
Echantillon des œuvres de Rembrandt pour créer la base de données
Le thème du portrait a été retenu car c'était un des sujets de prédilection de l'artiste. Les ingénieurs et universitaires se sont donc focalisés sur les portraits faits entre 1632 et 1642. L'étude a permis de dresser le portrait d'un personnage imaginaire que le peintre aurait pu peindre : "un homme caucasien, barbu, de 30 ou 40 ans, portant des vêtements sombres, une collerette et un chapeau, regardant vers la droite" selon le directeur technique du projet Emmanuel Flores.
Pour la réalisation, il a fallu développer une intelligence artificielle qui puisse apprendre le style de l'artiste avec un algorithme de reconnaissance faciale. Il a fallu plus de 500 heures de calculs.
Une fois le portrait réalisé de manière numérique, il a fallu lui donner corps avec une impression 3D. L'imprimante 3D a déposé strate par strate sur la toile de la matière pour recréer la matérialité de la peinture à l'huile avec ses épaisseurs. 13 couches ont été nécessaires.
Ainsi, la rencontre entre les sciences, les nouvelles technologies et l'art laisse entrevoir un monde où les machines pourront apprendre des humains pour ensuite peindre à leur place. Mais cela soulève des questions réflexions éthiques intéressantes. Les machines peuvent elles être douées de sensibilité ? Sont-elles créatives ?Autonomes ? Qui est l'auteur ? La machine ? Les ingénieurs ? Cela nous oblige à redéfinir ce qu'est un auteur.
Deux ans plus tard en 2018, a eu lieu la première œuvre vendue aux enchères chez Christie's d'une œuvre créée par une intelligence artificielle : le portrait d'Edmond de Belamy vendu 432 500 US$ créé par le collectif français "Obvious". Une œuvre imaginée par une intelligence artificielle, faisant partie d'une série de portraits d'une famille imaginaire.
les trois membres du collectif : ¨Pierre Fautrel, Hugo Caselles-Dupré et Gauthier Vernier sont amateurs d'art mais n'ont aucune prédisposition artistique. C'est en se servant de l'intelligence artificielle qu'ils vont pouvoir créer l'image
Portrait d'Edmond de Belamy exposé.
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