COURS 6 : LA MONSTRATION ET LA DIFFUSION DE L'OEUVRE (1ERE SPE)
I. CONTEXTE D'UNE MONSTRATION DE L'OEUVRE : LIEUX, SITUATIONS, PUBLICS
Tout d'abord qu'est-ce que la monstration ? C'est l'action consistant à montrer quelque chose ou quelqu'un à la vue du public, de présenter toute chose. En art cela veut dire que c'est l'action de montrer une oeuvre, un spectacle, une performance, un happening. C'est l'acte d'exposer, de montrer à la vue du public. Cela se fait dans les musées, galeries, espaces d'art, mais cela peut se faire également dans les ateliers d'artistes, ou en extérieur.
1. LES ATELIERS D'ARTISTES
L'atelier est un lieu de travail, de production, mais c'est également là où se passe les ventes, les commandes. Dans les grands ateliers, autrefois, il y avait une hiérarchisation sous la responsabilité du maître. Il employait des assistants, et formait des apprentis qui devenaient ensuite assistants à leur tour avant de devenir pour certains artistes. Les artistes travaillaient sur commande.
Quelques ateliers célèbres :
► L'atelier de Pierre Paul Rubens (1577-1640) est célèbre pour son fonctionnement. Rubens, rappelons le, est un peintre baroque flamand. Il est l'artiste le plus riche d'Anvers. Bien placé dans la haute bourgeoisie, (il devient le peintre de Gonzagues de Mantoue, de l'archiduc Albert d'Autriche, le roi d'Espagne Philippe IV) , il reçoit énormément de commandes et a donc un atelier assez important. Il forme de nombreux élèves et emploie des collaborateurs. L'artiste est ici en plus d'être un créateur un entrepreneur. Son atelier attire de nombreux jeunes talents.
Devant l'énorme charge de travail, il ne peut s'occuper de chaque peinture et fait donc appel à ses collaborateurs qui sont pour certains également des artistes accomplis de leur côté. Certaines commandes sont donc traitées entièrement par les collaborateurs, mais sont attribuées à Rubens. En revanche aucune peinture n'est signée.
Rubens met donc en place 5 types de prix pour la vente de ses œuvres.
- Celles exécutées entièrement par lui-même sont les plus onéreuses.
- Un peu moins chères sont celles réalisées par les artistes professionnels à son service, retouchées par Rubens.
- Un prix intermédiaire concerne les tableaux réalisés par de simples collaborateurs puis retouchés par Rubens.
- Un tableau de collaborateur non retouché par le maître fait partie des œuvres les moins chères.
- Le prix le plus bas concerne une simple copie.
Un de ses collaborateurs les plus célèbres est Anthony Van Dyck(1599-1642) Rubens le qualifie de "meilleur de mes disciples".
Rubens a collaboré également avec un autre artiste de même talent : Jan Brueghel L'ancien ( 1568-1625) autre peintre baroque flamand. Mais cette fois-ci la patte de l'artiste Brueghel est conservée. Brueghel ne cherche pas à faire comme Rubens, et les peintures issues de cette collaboration sont considérées comme appartenant aux deux artistes. L'un ne domine pas l'autre. Leurs manières de peindre respectives sont très différentes. L'un est considéré comme un paysagiste réputé, l'autre excelle dans la représentation des corps et des objets. Dans l'oeuvre ci-dessous "allégorie des cinq sens : L'ouïe" on remarque immédiatement quelle partie est faite par Brueghel et qu'elle autre par Rubens.
Jan Brueghel & Peter Paul Rubens – série « l’allégorie des cing sens - L’ouïe» 1617 1618 Huile sur panneau 65x1618
Jan Brueghel l'Ancien et Pierre Paul Rubens 1617-1618 "L'Allégorie du toucher " huile sur toile
"
Jan Brueghel l'Ancien et Pierre Paul Rubens 1618 "L'Allégorie du goût" huile sur toile
Jan Brueghel l'Ancien et Pierre Paul Rubens 1617 -1618 "L'Allégorie de l'odorat" huile sur toile
Jan Brueghel l'Ancien et Pierre Paul Rubens 1617 "L'Allégorie de la vue" 64.7x109.5 huile sur toile
Ci-dessous deux tableaux de Pierre Paul Rubens à gauche et de Jan Brueghel l'Ancien à droite où l'on peut voir les caractéristiques de chacun.
► L'atelier de Gustave COURBET (1819 Ornans - 1877 La Tour de Peilz) est le chef de file du réalisme.
Son oeuvre " L'atelier du peintre" huile sur toile de très grande taille : 361x598, peinte en 1855 est une allégorie de 7 années de sa vie d'artiste.
Le tableau est destiné à l'Exposition universelle de 1855, mais elle est refusée.
C'est une scène de genre, une sorte de portrait de groupe. Cela se passe dans l'atelier de Courbet à Paris, elle est divisée en 3 parties.
Au centre un autoportrait : l'artiste en train de peindre avec un modèle nu derrière lui, à sa droite sont placés les gens de la haute société, les intellectuels, les élus, ses amis et clients, et à gauche des gens issus d'une couche sociale beaucoup plus populaire, miséreux. C'est surtout le regard que porte Courbet sur la société.
« C'est l'histoire morale et physique de mon atelier, première partie. Ce sont les gens qui me servent, me soutiennent dans mon idée, qui participent à mon action. Ce sont les gens qui vivent de la vie, qui vivent de la mort. C'est la société dans son haut, dans son bas, dans son milieu. En un mot, c'est ma manière de voir la société dans ses intérêts et ses passions. C'est le monde qui vient se faire peindre chez moi. » Courbet
Partie droite du tableau (détail)
Partie gauche du tableau (détail
Avec ce tableau, Courbet remet en question les règles de la peinture, il mêle les genres en une seule peinture : peinture de paysage, nu, portrait de groupe, peinture religieuse, et il utilise un très grand format habituellement réservé à la peinture d'histoire. Ce tableau est donc un manifeste, c'est à dire une déclaration publique qui montre une position politique et esthétique : Il parle de la place de l'artiste dans la société, de sa position. Ainsi se met-il au centre, en train de peindre un paysage d'Ornans, son village natal. Il joue le médiateur entre deux mondes. L'enfant signifie l'innocence, la liberté, le modèle nu représente la vérité, sa muse. Tous les personnages sont des gens que Courbet connait. A gauche on y voit le Ministre des Finances en juif au turban avec sa cassette de bois, Lajos Kossuth homme d'état de Hongrie est représenté en homme à la toque, Louis Veuillot journaliste catholique est représenté en curé, l'homme politique Général Garibaldi est représenté en braconnier, le Ministre de l'intérieur Victor de Persigny est représenté en fripier avec un vieux tapis, un ouvrier représente le monde du travail, un faucheur représente le monde agricole, le journaliste Emile de Girardin est représenté en croque-mort, Napoléon III est représenté eu chasseur. A droite on retrouve ses amis, Charles Baudelaire qui symbolise la poésie, le couple Sabatier collectionneurs de Montpellier, l'écrivain Champfleury ami du peintre, Jeanne Duval maîtresse de Baudelaire a été masquée à la demande de ce dernier.
Partie centrale du tableau avec l'artiste qui peint (détail).
Portrait de Pierre-Joseph Proudon théoricien d'art.
Portrait d'Alfred Bruyas banquier montpelliérain et mécène de Courbet
Portrait de Champfleury écrivain, journaliste et critique d'art.
Pour en savoir plus sur Gustave Courbet cliquer ICI
► L'atelier d' Auguste Rodin (1840 1917 Paris Meudon) est un lieu où le processus est visible. Rodin n'est pas seul. Il emploie des modèles qui vont se balader nus pour que l'artiste sculpteur puisse avoir une excellente connaissance de l'anatomie humaine en mouvement. Lorsqu'il voit un mouvement qui l'intéresse il modèle vite une petite maquette en argile pour le fixer. Il n'aime pas les poses figées, académiques, il aime la vie, le corps en mouvement, cet instant, ce passage entre deux poses. C'est ce qu'il cherche à traduire dans ses sculptures.
Il emploie également des modeleurs : d'après sa maquette des modeleurs vont reprendre son travail pour le faire plus grand, ou pour en faire une réplique.
Il emploie également des mouleurs pour prendre les empreintes des sculptures en argile pour les transformer en sculpture de plâtre.
Les metteurs de points sont des techniciens qui posent sur les sculptures en plâtre des repères (points en métal) qui vont servir ensuite à faire une version plus grande ou plus petite.
Il fait appel à des fondeurs pour créer des versions en bronze.
Il travaille également avec des praticiens qui sont des tailleurs de pierre pour les versions en marbre. Rodin n'a jamais sculpter le marbre. C'est un modeleur. Il donne la forme en argile et tous ses employés vont ensuite s'exécuter pour que le modèle en argile devienne plâtre, bronze ou marbre. Rodin est toujours là à contrôler le travail de manière très rigoureuse et pas toujours agréable pour les praticiens. Ces derniers sont souvent des artistes accomplis qui ont besoin de compléter leurs revenus en louant leurs services et leur savoir-faire.
L'atelier fourmille de monde, d'ailleurs Rodin en aura plusieurs à Paris et un à Meudon. Il est un peu comme un chef d'entreprise mais qui donne le point de départ. L'atelier est aussi celui où se passe les commandes, les rendez vous avec les commanditaires, mais c'est aussi un lieu de stockage de formes.
Rodin stocke ses sculptures. Il a une manière bien personnelle de travailler. Il travaille en série, crée des fragments de corps en plusieurs exemplaires qu'il pourra reprendre plus tard pour les assembler entre eux. Il a donc besoin de stocker tout ce "vocabulaire plastique".
Atelier de Rodin, partie stockage.
C'est aussi le lieu de naissance de l'oeuvre, tel un laboratoire d'idées où germent les sculptures.
L'atelier est également le lieu où il va faire le portrait des gens : des commandes de la bourgeoisie, Rodin a compris que cela allait lui donner une certaine notoriété, le bouche à oreille fonctionne à merveille. Les gens viennent dans son atelier pour poser, Rodin modèle leur portrait dans l'argile. Parfois cela peut être des gens à la condition modeste que Rodin a repéré pour leur caractéristique physique et qui deviennent modèle contre rémunération.
L'atelier est également un lieu de collaboration et d'échanges avec des artistes renommés : Camille Claudel qui deviendra son amante, Antoine Bourdelle, Jules Debois, et Aristide Maillol, tous de grands sculpteurs, se nourrissant les uns des autres, échangeant autour de leur sculpture.
Rodin a compris que pour être célèbre il faut inonder le monde de son travail, fréquenter la haute bourgeoisie. Il va ainsi travailler en série, multiplier les exemplaires, diversifier les techniques comme ci-dessous "le baiser" pour lequel il existe 4 versions en marbre. De nombreuses versions existent plus petites notamment au musée Rodin à Paris.
Pour continuer la réflexion autour de l'atelier de l'artiste voir la vidéo ICI
► LA FACTORY voit le jour en 1964 sous la direction d'Andy Warhol à New York. Warhol imagine ce lieu comme un lieu de rencontres et de créations artistiques. Warhol dit d'ailleurs que c'est un lieu où on entre anonyme et d'où on en sort "superstar". C'est donc une galerie d'exposition, un studio de tournage, une salle de projection, salle de concert, boîte de nuit où toute la jet-set new-yorkaise se donne rendez-vous. Les murs sont recouverts de peinture argentée, la Factory sert à produire du mythe, de l'image sociale, et à faire les sérigraphies les plus chères de l'histoire de l'art.
La Factory - New York. 1964
Andy Warhol à la Factory devant ses sérigraphies en série.
Andy Warhol devant sa sérigraphie "Campbell's soup"
► JEFF KOONS né en 1955 est à la tête d'un très grand studio employant entre 100 et 120 assistants. Jeff Koons est un artiste assez controversé dans sa manière de faire et régulièrement accusé de plagiat. Il est le créateur de grandes sculptures kitsch néo-pop reprenant des formes connues populaires comme les "balloon dogs" . Il ne réalise aucune oeuvre lui même. Il se réapproprie des objets de la culture populaire, et son travail est considéré comme le croisement entre les ready-mades de Marcel Duchamp, les objets du quotidien de et le Pop art d'Andy Warhol.
Jeff Koons ballon dog 1994-2000 Musée d'art contemporain de Los Angeles
laque sur résine.
Bouquet de Tulipes par Jeff Koons Jardins du Petit Palais à Paris 2019 12 mètres de haut 11 tulipes en soutien au parisiens après les attentats de 2015 bronze.
2. LES INSTALLATIONS
Les installations sont des mises en scènes qui sont directement liées à la monstration puisqu'elles sont faites pour impliquer le spectateur.
► Tony Oursler (né en 1957) crée des installations en mélangeant objets et vidéos.
Dans "american, b." la vidéo recouvre un objet, cela s'appelle du mapping vidéo, un vidéo projecteur projette la vidéo sur l'objet, lui donnant vie. La mise en scène crée un malaise, le son renforce cette impression, on se situe entre réel et imaginaire, la robe est posée au sol vide, et pourtant elle contribue à symboliser un corps présent/absent, le volume sous le matelas devient tête, il y a une forme d'absurdité hilarante et dérangeante à la fois.
Dans son oeuvre ci-dessous "the influence machine" de 2000, il présente une installation multimédia en extérieur. Il sort de l'espace muséal, l'oeuvre est composée de 7 projections vidéo, chacune a sa propre piste audio. Les vidéos sont projetées sur un bâtiment et les arbres. Des machines à fumée créent un support immatériel pour recevoir les vidéos. Il y a fusion entre l'oeuvre et l'environnement. Le spectateur est incité à se déplacer dans l'oeuvre. Un site web est connecté à l'oeuvre sur lequel le public est invité à laisser des messages qui apparaissent dans les projections. L'oeuvre est donc participative et interactive, on comprend alors l'intérêt d'une monstration dehors, ouverte sur le monde. Mise en scène pour la première fois à Madison Square Park à New York en 2000, cette installation est la première de Oursler en extérieur.
3. SORTIR DE L'ATELIER
Certains artistes, épris de liberté, ont décidé de sortir de l'atelier pour travailler en extérieur. C 'est le cas du Land art qui propose d'utiliser le paysage comme support.
Il faut savoir qu'il y a deux formes de land art :
- le land art américain grandiose qu'on appelle aussi Earthworks propose des oeuvres in situ, souvent pérennes ou éphémères. Les matériaux ne sont pas toujours naturels.
- et le land art européen plus modeste, mais très poétique propose des oeuvres in situ également, souvent éphémères, parfois pérennes. les matériaux sont le plus souvent naturels.
Les deux ont pris ces formes différentes étroitement liés aux territoires. L'Amérique offre de grandes étendues n'appartenant à personne et offrant une grande liberté aux artistes alors que l'Europe est bien plus petite, les territoires sont morcelés, et appartiennent toujours à quelqu'un ou à une commune.
Les artistes principaux du LAND ART AMÉRICAIN :
►Robert SMITHSON (1938 1973)
Il est l'un des fondateurs du LAND ART. Il décide de construire "spiral Jetty" oeuvre pérenne dans le grand lac salé dans l'Utah en 1970, à une époque de l'année où le niveau du lac est très bas. La spirale fait 457m de long et 4.5 m de large, elle est constituée de boue, de cristaux de sel, de rochers de basalte, de bois et d'eau, le lac à cet endroit contient des micro-algues roses qu colorent l'eau. Le niveau de l'eau change selon l'époque, il arrive régulièrement que la spirale soit complètement immergée. Smithson mourut dans un accident d'avion trois ans après en photographiant une autre oeuvre. Il était marié à Nancy Holt (ci-après).
► Nancy HOLT (1938 2014)
"Sun Tunnels" oeuvre pérenne, est une installation située dans le désert du grand bassin proche du Névada. 4 nuses de béton de 5.4mx2.75 m sont disposées en X orientées en fonction des solstices (événements astronomiques où le soleil atteint son plus grand éloignement de l'équateur : solstice d'hiver 21 et 22 décembre et solstice d'été 21 et 22 juin = jour le plus long et le plus court de l'année). Aux alentours de ces dates, le lever et le coucher du soleil sont visibles dans l'axe des buses (voir photo ci-dessous). Il y a un axe pour le lever et un axe pour le coucher.
Chaque tunnel est percé de plusieurs trous représentant les constellations du Dragon, de Persée, de la Colombe et du Capricorne. La largeur des tous dépend de l'intensité de l'étoile représentée. Par temps ensoleillé, les rayons du soleil passent à travers les trous redessinant les constellations avec des points lumineux à l'intérieur à l'ombre.
► Michael HEIZER (1944-2011)
"Double négative" est un projet fou qui se voit de satellite. C'est une longue tranchée dans la terre large de 13 m, profonde de 15 m et longue de 457m. Située dans le désert du Névada, cette longue ligne en creux (négative) est interrompue par le relief du site. C'est l’œil qui donne un sentiment de continuité. L'homme ne peut avoir une vue d'ensemble tellement l'oeuvre est grandiose. Seules les vues en avion, drone ou par satellite permettent d'en avoir une approche globale.
Double négative vue sur google maps, et vue du sol.
► Walter DE MARIA 1935-2013
"The Lightning Field" est une installation pérenne qui a vu le jour en 1977. Ce sont 400 paratonnerres métalliques qui captent la foudre sur un plateau désert du Nouveau-Mexique. Cette installation est placée dans un lieu connu pour ses orages fréquents, elle est ouverte au public 6 mois par an sur réservation. L'idée est de dessiner dans le ciel avec la foudre.
► Christo et Jeanne Claude (1935 2020 et 1935-2009)
Le couple Christo est connu pour ses installations immenses et ses empaquetages. Ici ils recouvrent pendant 18 jours (l'oeuvre est éphémère) deux territoires de parasols jaunes et bleus : les jaunes pour la Californie et sa chaleur, les bleus pour le Japon et son humidité. L'idée est de créer un pont symbolique entre ces deux lieux, entre l'est et l'ouest. Le projet est financé par la vente de dessins de Christo, réalisé puis démonté.
Dessin du projet de "parasols bridge" dont la vente a permis de financer la réalisation.
Autre projet des Christo "l'empaquetage du Pont neuf" à Paris en 1985 (dessin préparatoire à gauche et photo de l'oeuvre à droite).
► James TURRELL (né en 1943)
L'artiste achète un volcan éteint dans l'Arizona pour transformer son cône intérieur en oeuvre de land art gigantesque. Des espaces y sont créés pour pouvoir observer la lumière du ciel, le mouvement du soleil et les phénomènes astronomiques comme les solstices.
Vue du dessus du Roden Crater.
Vue intérieure du Roden Crater.
Vue intérieure du Roden Crater.
Vue intérieure du Roden Crater. Escalier vers l'extérieur.
Vue externe du Roden Crater. Entrée.
Vue intérieure du Roden Crater avec vue sur le ciel.
Vue intérieure du Roden Crater avec bancs sur les côtés pour s'installer et contempler le ciel.
Vue externe des différentes entrées dans le cratère.
Les artistes principaux du LAND ART Européen :
► Andy GOLDSWORTHY (1956)
Andy Goldsworthy a la particularité de n'utiliser, contrairement au land art américain, que des matériaux naturels, prélevés sur place.
La majorité de son travail est éphémère et de taille modeste, mais parfois il travaille sur des projets pérennes plus développés. Il agrafe les bois et feuilles d'arbres avec des épines, colle avec de la boue, ou fixe avec le gel. Ses sculptures sont en général très fragiles et peuvent avoir une durée de vie très limitée, voire de quelques secondes. La photographie rentre en jeu pour garder trace de son travail. Ci-dessous "Screen" est une construction de bouts de bois plantés dans un lac, agrafés avec des épines, dont le reflet dans l'eau complète la forme.
Dans les alentours de Digne les Bains, Goldsworthy a participé au projet de réfection de vieilles ruines transformées en refuges d'art. A l'intérieur de chaque refuge se trouve une sculpture comme ici le serpent de terre fait avec de la boue et des cheveux qui servent de liant. Le spectateur peut découvrir l'oeuvre en randonnant, au prix d'un certain effort physique.
Refuge du Vieil Esclangon dans lequel se trouve le serpent de terre. Digne.
Sculptures de glace : Stalactites de glace fixées avec du gel Dumfriesshire 12 janvier 1987
► Richard LONG (1945)
L'artiste est un grand randonneur. Il aime cette osmose avec la nature. Sur ses trajets il crée des sculptures avec les matériaux qu'il trouve. Il en fait une photographie puis détruit son travail pour ne laisser aucune trace derrière lui.
Richard Long "Touareg Circle" 1988 Sahara.
Son oeuvre la plus connue est "A line made by walking" de 1967 où il marche en faisant des aller-retours jusqu'à ce que la trace de son passage s'inscrive dans le lieu de manière éphémère. il écrit des textes qui accompagnent ses photographies. Richard Long désapprouve totalement le land art américain qu'il trouve irrespectueux de la nature.
Richard Long "A line in scotland" 1981 Sculpture de pierres.
Une partie de son travail est exposé en intérieur dans des galeries comme ici ci-dessous "ligne d'ardoise" à la Tate Gallery de Londres.
Exemple de texte accompagnant ses photographies.
Ainsi Richard Long a trois types de travaux : les marches qui s'apparentent à des performances, les sculptures en extérieur et celles en intérieur.
►Nils UDO (1937)
Proche de la pratique de Goldsworthy, Nils Udo utilise également les matériaux que la nature lui donne et fait des petites ou très grandes compositions éphémères qu'il prend en photo.
Nils Udo "balançoire en feuilles de robinier" 1992
Clemson Clay Nest, Jardin botanique de Caroline du Sud, 2005
II. FONCTIONS ET MODALITES DE L'EXPOSITION, DE LA DIFFUSION, DE L'EDITION;
Dans ce dernier paragraphe, nous aborderons la diffusion des œuvres à travers le regard de passionnés.
►La passion Van Goghest un film d'animation sorti en 2017, créé par Dorota Kobiela (graphiste vidéaste polonaise) et Hugh Wekchman (réalisateur producteur britanique).
Dorota Kobiela travaille dans un studio d'animation et la peinture lui manque. Elle décide de créer ce long métrage qui allie ses deux passions (cinéma+ peinture) autour de la vie de Van Gogh en créant un scénario à partir des tableaux de l'artiste. Elle va devoir diriger 90 peintres qui vont recréer les peintures animées. Hugh Welchman la seconde pour la réalisation. Durant deux ans, à partir de 800 lettres manuscrites du peinture, les artistes ont du peindre chaque plan sur de grandes toiles.
Le film en rotoscopie transforme d'ordinaire des sujets filmés en sujets dessinés. Ici ce sont des peintures du célèbre peintre qui sont transformées par l'intermédiaire de photos en animation. Un pari fou.
L'entreprise nécessite donc une bonne connaissance de l'oeuvre de Van Gogh et de sa biographie, et contribue à sa diffusion.
► La fondation Carmignac :
Edouard Carmignac est un homme d'affaire et collectionneur d'art contemporain (+ de 300 oeuvres). Il crée la fondation Carmignac en 2000 et ouvre l'espace à Porquerolles en 2018, un lieu d'exposition accessible au public dans un espace protégé.
En 2009 il crée le prix Carmignac du Photojournalisme pour soutenir les photographes journalistes en leur donnant une bourse de 50 000 euros.
Son but est de permettre la diffusion de l'art, de donner accès au public. la fondation Carmignac organise chaque année une exposition sur un thème particulier et permet au public de voir une partie de sa collection.
Fondation Carmignac à Porquerolles
Installation « Ciclotrama 50 (Wind) » 20 mètres de corde de nylon polyéthylène et plus de 4000 clous en laiton, de l’artiste brésilienne Janaina Mello Landini
A l’entrée le dragon « Alycastre » .Une sculpture monumentale de Miquel Barcelo
Une des sculptures de la série « Les trois alchimistes » de Jaume Plensa
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